Murmurations ou le plongeon des étourneaux

Une création chorégraphique et musicale pour tou.te.s dès 8 ans posant la question du collectif à l’école à partir de l’observation des murmurations d’oiseaux (regroupement de nuées d’oiseaux en vol).

« Alors au milieu d’eux
Je suis revenu. »

Vanessa Simon Catelin

Le vol d’oiseau est une figure chorégraphique majeure qui jalonne toute l’histoire de la danse, Loïe Fuller, Serge Diaghilev et Mickaïl Fokine, Rudolf Noureev, Merce Cunningham, Simone Forti, Maguy Marin, Odile Duboc… jusqu’à la pièce Mobïus du Collectif XY mis en scène par Rachid Ouramdane en 2019.

Il y a longtemps que nous, corps dansants, levons les yeux vers les oiseaux pour apprendre d’eux.

La nécessité de mon travail chorégraphique émane d’une envie forte de faire l’éloge du sensible et du respect du vivant, en interrogeant les relations humaines, à partir notamment de l’observation de l’intelligence animale.

L’image des murmurations d’oiseaux.

Il y a dans ce phénomène naturel une grande beauté et un mystère.

Les murmurations sont les rencontres de nuées d’oiseaux en vol, avançant comme un seul corps.

Quelles sont ces murmurations qui permettent de n’exclure personne ? Quelles en sont les formes ?

Comment procèdent les individus pour ne pas se choquer en vol ? Comment fonctionnent les murmurations sans leader ?

À mes yeux les murmurations forment à la fois un miracle de maintien de l’harmonie, d’adaptabilité, et un exemple de créativité en collectif, se projetant dans plusieurs niveaux de l’espace aérien.

Les scientifiques notent deux types d’interactions principales dans ces trajectoires collectives: l’attraction et l’alignement.

Ces deux options donnent lieu à trois formes de mouvement collectif: la polarisation, le vortex et la structure longiligne.

L’écriture chorégraphique de cette pièce s’articule autour des principes d’écoute, d’alignement et d’attraction, se déployant sur trois figures : la polarisation, la spirale et la ligne. La nuée est envisagée tour à tour autour des corps, dans le corps et au sein du groupe de corps.

La pièce est pensée comme une plongée dans la contemplation, une reconnexion au vivant, non humain compris, d’où l’image des murmurations éclot.

Le frottement avec le collège apparaît sur cette base de contemplation.

Ensuite l’écriture oscille sans cesse entre expérience sensible concrète et abstraction pure.

Dans La poétique de l’Espace, Gaston Bachelard décrit comment cette oscillation forme un état de rêverie qui nous permet d’ouvrir la porte de l’imaginaire, mais aussi de renouveler notre manière d’habiter le monde.

Cette vision me touche beaucoup.

Ce « décollement » en lien direct avec notre manière d’être au monde, dans le concret de nos vies, ici la vie des enfants entrant au collège, cet état toujours polarisé entre tension et douceur, je le recherche dans les pièces, et dans la vie.

Murmurations ou le plongeon des étourneaux tente de se placer à cet endroit d’oscillation.

Lolita Espin Anadon

Création 2021
Spectacle danse, musique et vidéo
Trio
Public 7 ans et +
Durée 40 mn

Chorégraphie Lolita Espin Anadon
Musique Annette Banneville
Texte Vanessa Simon Catelin
Interprétation Annette Banneville, Lolita Espin Anadon et Ana Popovic
Regard bienveillant Dominique Birien
Création lumière et régie Pierre Bayard
Vidéo Christophe Bunel
Costumes Marion Danlos

Co-production
Cie LEA, Théâtre de Saint-Lô, Chorège CDCN à Falaise,

Avec les soutiens du Festival Paroles Paroles à Honfleur, de l’Espace culturel de la Hague, du Sept-cent-quatre-vingt-trois à Nantes et du CCN des Hauts de France à Roubaix.

La Cie LEA a bénéficié d’une mise à disposition de studio de CND à Pantin.
La Cie LEA est soutenue pour ce projet par la Région Normandie, le Département de la Manche et la Ville de Saint-Lô.