La Cie LEA ouvre un nouveau chapitre de recherche in-situ.

L’objectif est de créer de la résonance entre un lieu, ses usagèr·e·s et l’intrusion d’un collectif d’artistes dans ce lieu.

Il s’agit aussi de proposer des premières rencontres avec la danse et la musique live dans un rapport de grande proximité avec le public.

À partir d’espaces définis et avec un minimalisme technique, la pièce déplie une trame narrative simple.

Elle peut être jouée de la salle de classe à la ferme laitière, de la piscine à la cuisine, de la médiathèque à la forêt… Avec un focus particulier sur les lieux de l’enfance et des familles : écoles, centres de loisirs, équipements sportifs…

Les artistes s’installent dans ces espaces en amont, pour créer la surprise des usagèr·e·s. Par exemple, les artistes occupent une classe lors de l’arrivée des élèves ou sont installé·e·s à la piscine dans l’espace où on remet les chaussures ou à la bibliothèque à l’arrivée d’un groupe. La récurrence est souhaitée aussi : retrouver plusieurs fois le même groupe à la cantine, dans les bois ou à la garderie en arrivant…

Le premier axe de travail est de s’appuyer sur la prétendue rigidité ou solidité des espaces définis. Avec STRETCHIIING, la compagnie propose d’y inscrire, par contraste, des corps souples, élastiques, dansants. Les usager·e·s vont découvrir un espace si bien connu, transformé charnellement par des corps empilés, étirés, repliés, des corps aux situations gravitaires inhabituelles, souples, dansant, jouant et explorant cet espace, en musique.

Peu à peu, au fil de la découverte de l’espace modifié par les corps dansants, un·e comédien·ne coach sportif·ve va émerger de l’espace et inviter les personnes à rejoindre le mouvement. Le prétexte du développement du bien-être par la respiration au travers du cours d’étirements permet d’amener une dimension participative à ce spectacle. Et, bien sûr, une couleur humoristique.

Cette recherche est animée par le désir de déplacer les pratiques professionnelles des artistes, en allant là où le spectacle n’est pas attendu. Il s’agit aussi de proposer de porter d’autres regards sur les lieux de l’enfance et des familles, d’y imprimer des images de corps dansants, d’y inscrire des pas de côté poétiques et joyeux. Ces expériences sensibles artistiques font frotter les notions de spectacle, de performance, de médiation et d’atelier.

Être déjà là au moment où les usagèr·e·s entrent, c’est faire paysage avec les corps et le son, mais c’est aussi ne pas avoir été invité·e·s. Ce projet questionne l’espace, l’inattendu, le regard, le corps, mais aussi l’hospitalité et la capacité à accueillir l’imprévu.